L’abbaye d’Aubel s’apprête à faire mousser la Californie ! Déjà solidement implantée aux États-Unis – l’un de ses plus grands marchés à l’export –, la Brasserie Val-Dieu vient d’y franchir une étape majeure. Avec neuf contrats signés lors de la mission économique belge en Californie, la marque liégeoise s’impose tout simplement comme l’entreprise la plus performante de la délégation.
Les États-Unis représentent déjà un marché très important pour nous, juste derrière la France et les Pays-Bas. Mais le potentiel reste énorme, surtout en Californie, où nous sommes présents depuis seulement fin 2024, explique Lionel Delbart, directeur commercial.
Neuf signatures et des fûts à la conquête de l’Ouest
La mission économique aura porté ses fruits. À Los Angeles, Val-Dieu a notamment conclu un accord avec le propriétaire de 18 bars dans la métropole californienne. De quoi faire couler des hectolitres de Blonde, Brune ou Triple sous le soleil de la Cité des Anges.
Malgré une baisse mondiale de 20 % de la consommation de bière sur les quinze dernières années, Val-Dieu affiche une santé insolente.
C’est tout le contraire chez nous : notre croissance continue. Nous gagnons des parts de marché dans l’Horeca comme dans la grande distribution. Aujourd’hui, Val-Dieu est présente dans 26 pays, se réjouit Lionel Delbart.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le chiffre d’affaires attendu pour 2025 dépasse les 12,5 millions d’euros, contre à peine 3 millions il y a cinq ans.
Un positionnement unique qui séduit les Américains
Mais comment expliquer ce succès ?
Pour Lionel Delbart, la clé réside dans l’authenticité et l’identité abbatiale de la marque.
De la bière, on en fait partout. Ce qui nous distingue, c’est que nous sommes la seule bière d’abbaye brassée dans une véritable abbaye du XIIe siècle. Sur les 26 bières d’abbaye belges, 25 ne le sont pas !
L’histoire et la tradition ne sont pas les seuls atouts. Les goûts californiens penchent vers des produits légers et rafraîchissants, comme la Blanche de Liège rosée, très appréciée pour son côté fruité et son design moderne mettant en avant des symboles liégeois : la Meuse, le Plongeur et la tour des Finances.
Des investissements massifs à Aubel
Ce développement international repose sur des bases solides à Aubel.
Val-Dieu a investi près de 14 millions d’euros ces dernières années sur son site historique : d’abord 12 millions pour moderniser la brasserie, puis 2 millions supplémentaires pour installer dix nouvelles cuves de fermentation.
Nous voulons tout produire sur place, dans l’abbaye. Pas question de délocaliser : notre authenticité est notre force, insiste le directeur commercial.
Et les taxes de Trump dans tout ça ?
Même la nouvelle taxe de 15 % imposée par l’administration Trump sur les produits importés n’inquiète pas Val-Dieu.
Oui, nous serons concernés, mais notre positionnement haut de gamme nous permet d’absorber le choc. La preuve : malgré cette taxe, nous venons de signer neuf contrats en Californie, conclut Lionel Delbart, confiant.
Une abbaye, un savoir-faire, et désormais… un succès californien !
Avec ces nouveaux partenariats à San Francisco et Los Angeles, la Val-Dieu confirme sa place parmi les ambassadeurs du savoir-faire brassicole belge. Une belle revanche pour une bière née dans la sérénité d’une abbaye du Pays de Herve, et qui s’apprête à faire pétiller les verres californiens.